Le Programme National Soleil Terre (PNST) a pour mission l'étude du systeme Soleil-Terre depuis la génération et l'émergence du champ magnétique solaire à la surface de notre étoile et les éruptions et éjections de matière qui lui sont associées, jusqu'aux effets sur la magnétosphère, l'ionosphère et la thermosphère terrestres, en passant par la dynamique du vent solaire. Le PNST fonctionne depuis 1997 et a été renouvelé en 2002, puis 2006 et 2010. Il a été mis en place dans la continuité des GdRs Plasmae et Magnétodynamique Solaire et Stellaire (~200 chercheurs), avec pour objectif prioritaire de coordonner les efforts des deux communautés travaillant, l'une sur l'environnement ionisé de la Terre et l'autre sur l'atmosphère solaire. En optimisant l'exploitation des moyens nouveaux disponibles, ce regroupement avait pour but de favoriser l'étude de la physique globale des relations Soleil-Terre, àe un moment où les applications de type météorologie de l'espace prenaient leur essor. Le PNST bénéficie du soutien du CNES pour les activités liées à l'exploitation scientifique de nombreuses expériences spatiales (SOHO, WIND, CLUSTER, RHESSI, TRACE, ULYSSE) et le programme est représenté lors des discussions du groupe thématique CNES Soleil-Héliosphère-Magnétosphère. Les grandes thématiques couvertes par le Programme National Soleil Terre concernent :
Pour l'ensemble de ces objets, les principaux processus physiques élémentaires appartiennent au champ de la physique des plasmas, que ce soient les phénomènes de convection à grande échelle, le plus souvent traités par la magnétohydrodynamique, ou les processus de petite échelle tels que la reconnexion magnétique ou les mécanismes d'accélération de particules chargées. Les plasmas concernés passent de collisionnels pour les basses couches de l'atmosphère solaire à des milieux sans collision pour la couronne, le vent solaire et les plasmas magnétosphériques. La physique des milieux non collisionnels constitue donc une des bases théoriques communes pour la communauté PNST. La compétence que l'on peut développer dans ce laboratoire proche est susceptible d'apporter des informations précieuses pour d'autres milieux de l'astrophysique qui sont moins accessibles mais où les memes phénomènes sont à l'oeuvre. Les moyens expérimentaux incluent des observations in-situ (pour l'environnement terrestre) et des observations à distances : radars, spectroscopie, spectro-polarimétrie, imagerie etc... La menée à bien des thématiques scientifiques du Programme National Soleil Terre repose également sur le développement de modélisations numériques (MHD, cinétiques ou hybrides) et sur l'étude théorique des processus dissipatifs à petites échelles et de la turbulence.
L'étude de la génération du magnétisme solaire nécessite à la fois des mesures des écoulements à grande échelle et de la structuration magnétique de la photosphère ainsi que des mesures d'héliosismologie locale, l'étude de la tachocline et de son role dans le processus de génération du champ, thématiques à l'interface avec le Programme National de Physique Stellaire. Le Soleil n'étant pas la seule étoile magnétisée, le PNST étend le champ de ses thématiques à la comparaison du magnétisme solaire avec celui d'étoiles de type solaire. Les mesures de spectrographie et de polarimétrie stellaires ont en effet permis la détection directe de champ magnétique sur des étoiles froides ayant une zone convective de surface (de type solaire) mais aussi sur des étoiles chaudes entièrement convectives ou radiatives. Des manifestations d'activité de type solaire sont également observées sur certaines étoiles liées à l'existence du champ magnétique et attribuées par analogie au Soleil à l'interaction entre plasma et champ magnétique. L'étude du magnétisme solaire et de ses effets de structuration de l'atmosphère froide (photosphère, chromosphère) et chaude (couronne) du soleil a des contre-parties stellaires liées entre autres à l'étude de certains types de magnétisme stellaire, des configurations magnétiques à grande échelle et de leur stabilité, de la formation de couronnes chaudes et de vents structurés. L'étude du magnétisme des étoiles très chaudes et de l'interaction de leur vent stellaire avec le champ magnétique fournit des informations complémentaires à celles obtenues sur le soleil sur les processus physiques qui mènent à la formation et au chauffage des couronnes stellaires.
Le Programme National Soleil-Terre a donc naturellement des
interfaces avec le Programme National de
Physique Stellaire
(PNPS) pour la compréhension du magnétisme solaire et
stellaire et pour la connexion entre structure interne et atmosphère solaires
et avec le Programme National de
Planétologie (PNP)
dont l'un des objectifs est l'étude de l'interaction du
vent solaire avec les obstacles tels que les magnétosphères planétaires qu'il
rencontre dans son expansion à l'intérieur de la cavité héliosphérique.
L'étude de l'incidence de l'activité solaire sur le couplage de l'environnement ionisé
terrestre avec l'atmosphère neutre de la Terre, l'existence de variations de
l'irradiance et/ou du diamètres solaires
et de leurs possibles influences sur l'environnement terrestre sont à
l'interface du Programme National
Soleil-Terre avec des
programmes liés à l'environnement Programme
National de Chimie Atmosphérique
(
PNCA) et Programme National
d'Etude de la Dynamique du Climat
(PNEDC).
Au-delà des sciences de
l'Univers, le programme possède des liens avec d'autres domaines de la
physique, tels que la physique atomique et nucléaire et, bien sur, la physique
des plasmas.